Synthèse
Cette synthèse rassemble également quelques commentaires délivrés tout au long des interviews non codifiés dans les tableaux précédents.
Impacts des événements externes
Les décisions réglementaires ou étatiques sont importantes au point de constituer 21 % des faits marquants transformant l'activité de l'entreprise. En y adjoignant les contraintes techniques et les transformations de la société, nous y trouvons la source près de 30 % des faits marquants.
La transformation de l'activité a induit de nouvelles organisations, de nouveaux besoins et de nouveaux investissements en systèmes d'information. Entre 1995 et 2000, le nombre de faits marquants s'est nettement accru avec notamment l'an 2000, le passage à l'Euro, la dérégulation du secteur des télécommunications, etc.
Compte-tenu que ces derniers sont en nette diminution depuis 2001, il en découle un moindre besoin en système d'information, d'autant que les investissements passés s'inscrivent dans la durée - 6 ans en moyenne. Ceci explique pour partie la crise du secteur de l'informatique, nonobstant un ralentissement général de l'économie.
Maturité de l'économie
L'économie est globalement mature comme en témoigne les indicateurs suivants :
- Concurrence.
45 % des participants entrevoient une concentration des acteurs en concurrence directe.
31 % entrevoient un changement de positionnement pour se différencier des concurrents.
- Fournisseurs.
47 % des acteurs entrevoient une concentration des fournisseurs, diminuant d'autant le nombre de référencés.
29 % entrevoient une dynamique marketing chez eux. Ce qui signifient que 71 % ne se différencieraient que part le prix aux yeux de leurs clients !
- Clients.
57 % des acteurs perçoivent une exigence de plus en plus forte de la part de leurs clients.
- Stratégie.
27 % des faits marquants proviennent de décisions stratégiques jouant sur la différenciation.
18 % des faits marquants proviennent de décisions stratégiques jouant sur l'optimisation des coûts.
Il en résulte une recherche de l'optimisation de l'outil industriel et la chasse aux coûts ainsi qu'une préoccupation plus forte envers les clients.
Néanmoins, l'économie est dynamique sur quelques segments :
- Un tiers des acteurs a une stratégie expansive basée sur leurs ressources.
Ce sont généralement les acteurs souffrant le moins de la concurrence.
- Un dixième des acteurs a une stratégie expansive orientée marché.
Ce sont généralement des acteurs souffrant un peu de la concurrence.
- Aucun des acteurs qui souffrent de la concurrence ou de la pression de leurs clients n'a une stratégie expansive.
Seraient-elles condamnées à terme ?
Rationalisation des équipements informatiques
Après la bulle des Nouvelles Techniques de l'Information et de la Communication (NTIC), les investissements s'assagissent : il ne s'agit plus d'être en tête dans la course aux technologies mais d'investir dans des projets qui ont un retour sur investissement ferme de moins d'un an - critère cité spontanément par près de la moitié des acteurs. L'heure est à la saine gestion puisque le Total Cost of Ownership (TCO) représente 24 % du critère de sélection. Ceci est particulièrement vrai pour les entreprises soumises à une forte pression concurrentielle tel le secteur d'activités industrie.
D'autre part, les informaticiens ne sont plus ceux qui décident du pilotage opérationnel des activités de l'entreprise mais les utilisateurs, ce qui devrait diminuer significativement l'échec de projets informatiques. La décision concerne avant tout le fonctionnel. Les exigences des utilisateurs sont plus facilement prises en compte dans les entreprises ayant une forte culture d'entreprise ou cherchant à développer les ressources humaines.
En somme, l'informatique n'est plus un "laboratoire de Recherche & Développement" mais une fonction de support aux opérationnels dans le but de faciliter leur travail, diminuer les coûts de production ou d'améliorer la qualité des produits et des services. Un projet n'est lancé que s'il crée suffisamment de valeur pour l'entreprise, sauf contrainte externe. Il s'inscrit alors le plus souvent dans un projet d'entreprise.
Normalisation des NTIC
La promesse du bouleversement insufflé par les Nouvelles Techniques de l'Information et de la Communication (NTIC) n'est pas tenue pour les entreprises : seuls 5 % des acteurs déclarent qu'il s'agit d'une révolution pour leurs activités ! Pourtant, comme le constate Sébastien BACHOLET du Cigref, toutes les grandes entreprises utilisent quotidiennement une messagerie électronique en interne, outil dont elles ne pourraient plus se passer aujourd'hui.
Rares sont les acteurs qui les emploient pour le coeur du système d'information. Elles sont souvent employées pour le partage de documents ou l'Intranet / Extranet. Quelques acteurs qui s'y sont frottés ont fait machine arrière pour revenir sur des technologies traditionnelles jugées plus adaptées.
Avec le recentrage sur l'informatique fonctionnelle au détriment de l'informatique technique, nous pouvons dire que les Nouvelles Techniques de l'Information et de la Communication (NTIC) ont fait long feu pour l'informatique métier.
Dans la même logique, la percée du monde libre reste faible, cantonnée aux serveurs Intranet / Internet, faute de confiance.
Rationalisation des solutions
80 % des systèmes d'information sont construits autour de quelques solutions pivots qu'il est nécessaire de maîtriser pour tout éditeur de logiciels :
- Choix d'un progiciel généraliste - SAP, Oracle Applications et Peoplesoft.
- Choix d'un système ouvert - Windows, voire Unix.
- Choix d'une architecture :
- Client-serveur pour la sécurité.
- Client-léger pour la modernité - Java J2EE / Microsoft ASP nouvellement .NET.
- Choix d'un langage de programmation - Java, L4G, voire C++.
- Choix d'une base de données - Oracle, voire Db2.
- Opter pour stratégie faisant appel à une phase de spécification traditionnelle et puis une réalisation incrémentale, validée par des prototypes, de durée de 12 mois en moyenne.
- Réalisation de projets déléguée auprès de deux grands acteurs dont les marques sont autant de promesses de réussite - Cap Gemini Ernst & Young et IBM Global Services.
- Une fois l'application stabilisée, sa maintenance est également déléguée à ces mêmes prestataires.